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Des pertes annuelles équivalentes à la consommation de la Charente.
Ce mardi 8 juillet, Enedis, la filiale d’EDF chargée du réseau de distribution d’électricité, a lancé une opération “coup de filet” avec les forces de l’ordre afin de repérer les compteurs Linky trafiqués . 121 contrôles ciblés ont été menés, principalement en zones urbaines. Il s’agit d’un phénomène en forte progression puisque ces manipulations ont explosé depuis 2022 avec l’augmentation du coût de l’énergie.
Fraude aux compteurs Linky : “un véritable fléau” selon Enedis
Enedis passe à l’offensive. “Depuis trois ans, nous avons constaté plus de 100 000 compteurs trafiqués et c’est en nette progression” , s’est alarmé Bertrand Boutteau, directeur des opérations de lutte contre la fraude chez la filiale d’EDF. Les fraudeurs parviennent à dissimuler pas de moins de deux tiers de leur consommation réelle d’électricité sur leur compteur Linky. Ceux-ci utilisent des systèmes de dérivation souvent installés par des pseudo-professionnels d’Internet ou via des tutos en ligne.
Le gestionnaire affirme que ces solutions frauduleuses coûtent “ plusieurs centaines de millions par an . Nous n’avons pas de profil type du fraudeur ni de zones plus propices, tout le monde est concerné” , précise Bertrand Boutteau. En effet, cette pratique concerne aussi bien les professionnels que les particuliers. De son côté, Laurence Magliano, porte-parole d’Enedis, déplore aussi la situation : “C’est un véritable fléau. Chaque année, c’est l’équivalent de la consommation en électricité de la Charente qui est fraudée.”
121 contrôles ciblés simultanés avec des effectifs doublés
Comment les équipes d’Enedis parviennent-elles à repérer ces compteurs Linky trafiqués ? Ces appareils sont connectés alors les agents sont avertis dès qu’une personne intervient dessus. Si l’entreprise constate une baisse drastique de la consommation, elle va suspecter une fraude avant de procéder à un contrôle . Une fois le préjudice constaté, Enedis demande au fraudeur de payer son dû et transmet une plainte groupée au procureur de la République qui pratique la “tolérance zéro” selon l’entreprise. Pour l’heure, 250 agents sont assignés à ces contrôles mais ce chiffre devrait rapidement grimper, pour ne pas dire doubler , selon Enedis. En cas de fraude confirmée, les coupables risquent jusqu’à 75 000 euros d’amende et 5 ans d’emprisonnement.
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